Depuis 2023, une série de coupes budgétaires touche violemment le secteur culturel, en particulier le théâtre, aussi bien au niveau national que local. La diminution des dotations nationales, régionales et départementales menace l’équilibre déjà précaire du spectacle vivant. Regardons trois exemples de domaines culturels.

Le théâtre

Les subventions sont en baisse drastiques :

• Au niveau national : en 2024 baisse de plus de 12 millions € ;
• Au niveau régional : à titre d’exemple 73 % des subventions culturelles supprimées en Pays de Loire ;
• Au niveau local / départemental : à titre d’exemple réduction de 150 000 € à la Maison des Arts de Créteil entraînant la fermeture temporaire, réduction de 190 000 € (80%) au Théâtre de la Cité à Toulouse)

Les subventions représentent souvent 60 % du budget des structures. Sans elles, le ticket moyen passerait de 20 € à 80 €.

Ce comportement menace la survie de nombreuses institutions : fermetures temporaires, réduction du nombre de spectacles, suppression de postes permanents ou intermittents .

Les décisions sont prises sans dialogue, sont notifiées tardivement et affectent la structuration des programme déjà engagés.

Il convient de recommander un moratoire sur toutes les coupes culturelles, de reconstituer progressivement les budgets alloués aux institutions de spectacle vivant.

Il est urgent de reconnaître le théâtre comme bien commun et non comme marchandise.

Il faut interpeller les parlementaires pour qu’ils votent une loi de programmation culturelle pluriannuelle.

La littérature

Il s’agit de l’unique art réellement traité dans l’enseignement classique mis à part la littérature marginale qui s’écarte du classicisme. 

La musique

Il faut noter que le programme scolaire mentionne une rubrique « arts plastiques et éducation musicale ». ça veut tout dire. On propose de l’éducation musicale et non pas de la musique. Il faut encore remarquer que le temps alloué à ces deux disciplines couplées on ne sait pas bien pourquoi est très parcimonieux.

Heureusement la Cité de la musique remonte le niveau mais elle ne concerne pas tous les enfants. La Philharmonie de Paris porte le projet Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale). Son programme s’adresse à des jeunes de 7 à 12 ans qui n’ont jamais pu apprendre la musique. Pendant trois ans, les enfants sont rassemblés en orchestres symphoniques. Ils sont encadrés par des musiciens et des animateurs dans leur quartier et un instrument est confié à chaque enfant. Par ailleurs, Exister avec la Voix Ensemble (EVE) est un projet expérimental de chant choral destiné aux enfants d’écoles primaires dans le cadre du Réseau d’éducation prioritaire renforcé sur trois ans.

 Pour le président de la Philharmonie Olivier Mantei, « une génération Philharmonie est apparue, composée des premiers spectateurs de la Cité de la musique, des millions d’enfants qui ont fréquenté les ateliers éducatifs et que nous retrouvons dans nos concerts et nos expositions. On sent un baby-boom philharmonique, avec près de 10 % des spectateurs qui ont moins de 28 ans »^[25

« Un peuple privé de culture est un peuple privé de sens »